2020

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Vincent Delerm aime les parallèles. Les vies parallèles, les trajectoires qui se frôlent sans forcément se croiser, la natation synchronisée des existences, les affinités qui naissent à distance avec ceux qu’on admire, avant l’éventuelle perpendiculaire des rencontres. Il a déjà chanté«Les Amants Parallèles», ausculté en profondeur, dans ses chansons comme dans ses spectacles ou ses photos, cette idée d’une pierre qu’on jette à la surface des choses et qui rebondit dans la mémoire des autres.Le cœur même de son art faussement léger ne bat depuis toujours qu’à cette cadence des hasards heureux ou des correspondances troublantes.Et c’est parce qu’il les aime tant, ces parallèles, qu’il a choisi de sortir en parallèle un film et un nouvel album.Deux objets personnels et ouverts aux autres, qui se répondent légèrement sans être aimantés de force, le tout formant un panorama complet des obsessions personnelles d’un auteur/compositeur qui cherche toujours à bouger les lignes.PourPanorama, son septième album, il a donc imaginé un processus nouveau en confiant chacun des titres à des réalisateurs et des réalisatrices différents. Des mélodies au piano ou de petites orchestrations rudimentaires, une ligne de chant en yaourt pour ne pas induire de climats ou d’images qui auraient orienté l’orchestration, voilà les seuls éléments dont disposaient chacun des destinataires. Parmi eux, certains avec lesquels Vincent avait travaillé auparavant sur toute la longueur d’un album (Clément Ducol et Maxime Le Guil, Peter von Poehl), d’autres qui font partie depuis toujours de son paysage affectif (Keren  Ann, Yael Naim), et puis un certain nombre qu’il a sollicité par admiration, pour le désir de la stimulation, parfois loin de sa zone de confort (French 79, Dan Lévy, Girls in Hawaii) ou par filiation naturelle (Herman Dune, Voyou). Un genre de panorama idéal, subjectif, dont la conjugaison se fait à travers un chant et des textes qui n’appartiennent pour le coup qu’à Delerm. Un invité de marque, le chanteur canadien Rufus Wainwright, complète le temps d’un duo ce casting haut de gamme, tandis que d’autres (Agnès Varda, Nick Drake, AlainSouchon, Raymond Carver ou... Angelo Branduardi) passent en fantômes au détour des titres. Si «les films sont des trains dans la nuit» selon Truffaut (lui aussi «invité» du titre Panorama), alors les chansons sont des transports en commun, des embarcations légères qui laissent pourtant des traces indélébiles.Dans un mouvement panoramique, en prenant le temps des détails et en caressant l’horizon avec une mélancolie tendre, les chansons de Delerm, une fois de plus, mais peut-être plus précisément encore, font l’inventaire de tant dechoses cruciales ou éphémères, de souvenirs intimes et «extimes», de noms et de visages, de moments et de sensations. Le Panorama d’une vie, des vies, parallèles et pourtant si proches

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