2014

LE 106 Allée François Mitterrand • 76100 Rouen
Infoline : 02 32 10 88 60 • info@le106.com


1998. Réalisation Todd Haynes. Avec Jonathan Rhys Meyers, Ewan McGregor. Produit par Michael Stipe.

Au coeur des années 80, tel Jerry Thompson dans Citizen Kane, un journaliste mancunien exilé à New York enquête sur la disparition d'une de ses idoles : Brian Slade, pop-star britannique de l'orée des seventies et grand imperator du glam-rock. Cette enquête au pays du rock androgyne est en fait le récit extravagant d'une quête personnelle. Dans cette introspection haute en couleurs et en décibels, on croisera de manière plus ou moins maquillée les icônes glam et décadentes que furent Ziggy « Bowie » Stardust, Iggy Pop, Lou Reed, Marc Bolan... Mais, loin du biopic hagiographique et linéaire, Velvet Goldmine explore le mythe par le biais du fan. De sa construction individuelle dans un processus pop collectif et interactif où star et public sont le miroir de l'autre, pour un temps... Car dans
ce récit rien n'est figé, les jeux de représentations, la mémoire, les madeleines musicales que l'on découvre rassises. À rebours, en vain, en rade, sans fard et sans concession, Velvet Goldmine est un grand film sur les petites mythologies personnelles participant à la grande histoire du rock.

Cinéaste de l'intimité de la pop culture, Todd Haynes a déjà exploré la musique de manière inédite dans Superstar où il met en scène des poupées Barbie pour aborder le destin anorexique de la chanteuse des Carpenters, Karen Carpenter. Dans le très beau I'm Not There, Haynes dresse les portraits subjectifs du kaléidoscope Bob Dylan. Dans Poison, hommage à Jean Genet sous forme de triptyque ou dans le doux amer Loin du Paradis, dédié à Douglas Sirk, Todd Haynes traite encore des pressions sociales et des tiraillements psychologiques liés à la construction d'une identité sexuelle. À sa manière, Velvet Goldmine est un condensé de l'oeuvre passée et à venir de Todd Haynes.

Rencontre avec Didier Lestrade
À travers son expérience, sa culture et son redoutable sens critique Didier Lestrade arpentera la question de l'identité sexuelle dans la musique, où comment l'émergence de nouveaux codes esthétiques trouve ses origines dans la seconde révolution sexuelle, celle des homos, trans et bisexuels. Du rock décadent à la house en passant par le punk, le disco et la Hi-NR G, Didier Lestrade éclaire de manière singulière la question du genre dans les styles musicaux. Didier Lestrade est un auteur, créateur, activiste, journaliste, clubber, blogueur. La patrie peut lui être reconnaissante d’avoir fait naître en son sein des fleurons de la presse gay underground tel Gaie Presse et surtout Magazine, superbe fanzine riche de sens et aux portfolios devenus légendaires (Patrick Sarfati, Mel Odom, Walter Pfeiffer...). Pas du genre à pantoufler, Didier Lestrade assouvira sa passion pour la musique, le clubbing et la culture à travers ses fameuses chroniques pour Libération, Gai Pied ou Rolling Stone ; dans le même temps il co-fondera Act-Up Paris et le magazine Têtu. Auteur de plusieurs romans et essais, Didier Lestrade est toujours en irruption, particulièrement à travers son propre site internet http://didierlestrade.fr et http://minorités.org. Avec appétit mais exigence, Didier Lestrade a côtoyé de nombreuses sphères musicales, principalement celles permettant l’émancipation de l'identité homosexuelle.

Aucun message