C’est peut-être dû à l’éloignement et au décalage horaire, mais en Australie, le musicien CW Stoneking vit encore dans les années 30. D’aileurs, vit-il vraiment en Australie ? Sa musique arpente, un triangle d’or de la musique américaine vintage, entre le Delta du Mississippi, le gospel de Memphis et les rythmiques chaloupées des Caraïbes – tous territoires visités et documentés par Alan Lomax. Sur son dernier album, l’élégant CW Stoneking est passé à la guitare électrique, et sa musique d’esthète primitif a gagné en groove, même si elle sonne encore comme un T-bone steak jeté sur la grille du barbecue.
Black Yaya, on le connaît depuis longtemps comme chanteur-guitariste d’Herman Düne, à l’époque où il s’appelait David-Ivar. Vétéran toujours vif et vert de l’anti-folk, il vient donc de sortir un nouvel album plus pop sous le nom de Black Yaya, et reste un précieux trublion du folk sans frontières, avec des fleurs dans la barbe. Ni yéyé no yoyo, Black Yaya passe du coq à Dylan dans la joie et la coolitude.