Dans la deuxième moitié des années 90, les White Stripes sont encore au berceau et les Black Keys même pas nés. Mais dans les rues Boston joue un duo qui préfigure les retrouvailles entre l’esprit du blues et l’électricité du rock garage. Mr Airplane Man, deux filles (Margaret Garrett et Tara Mc Manus) qui ont trouvé le nom de leur groupe dans une chanson du bluesman Howlin’Wolf. Leur plan de vol croise Mark Sandman du groupe Morphine, ou Bruce Watson du label Fat Possum (avec qui elles enregistrent un album resté inédit jusqu’à cette année) et toute la crème du rock garage américain. En 2006, c’est le crash, le duo se sépare. Puis il se reforme en 2014, parce qu’une nouvelle génération de fans les découvre (dont le label suisse Moi J’connais, qui a sorti leurs premiers enregistrements). Et aussi, parce qu’on aura toujours besoin de ce blues hanté et enflammé, qui doit autant à Fred Mc Dowell qu’au Gun Club, avec des harmonies vocales qui n’appartiennent qu’à elles. Aussi inoxydable qu’un bottleneck qui glisse sur le manche d’une guitare.