2016

LE 106 Allée François Mitterrand • 76100 Rouen
Infoline : 02 32 10 88 60 • info@le106.com

Gratuit

Visite du lundi au vendredi de 13h à 19h
Les jours de concerts de 13h à 18h
Vernissage le jeudi 10 novembre à 18h30

Préambule de plusieurs évènements, l’exposition présente une série d’instantanés des activistes de la scène Sound System actuelle photographiés par Romain Gislais. Elle est enrichie de 150 pochettes de vinyles jamaïcains et anglais, éditées depuis les 60’s, extraites de la collection personnelle de Daktary qui proposera avec Steppin Forward Hi-fi un DJ set pour le vernissage.

"Une énorme vibration, tel un battement de cœur, qui englobe l'individu dans son intégralité.

C'est généralement avec cette sensation que le novice rentre en contact pour la première fois avec un sound system. Il entend le MC qui harangue le public, qui passe ensuite le micro au chanteur et le selecta lâche la basse. La foule compacte, dansante et attentive pousse alors un rugissement de plaisir et rentre en extase. A partir de cet instant, le chamboulement est total.

Loin des repères classiques d'un concert ou d'un club de nuit, la culture sound system prend appui sur le partage collectif d'un moment que l'on appelle "session" où chacun arrive avec son bagage.

C'est ainsi qu'elle a pris naissance en France.

Un entrelacement ethnique qui se situe entre les premiers pas du hip hop, de la tchatche raggamuffin, de la contestation social redskin et de la démocratisation des musiques amplifiées avec l'arrivée des free party, le mouvement techno anglais réprimé sur ses propres terres. Chaque contribution amenant des nouveautés est tout de suite absorbée et décuplée.

En Jamaïque, la classe populaire n'avait pas les moyens de s'offrir du matériel électronique à la maison. Elle s'est tournée naturellement vers le sound du quartier qui diffusait les derniers sons du moment à haut volume sonore. Bien plus accessible qu'une place de concert, cela contribua à la démocratisation du phénomène. Il s'agit donc de la culture du peuple pour le peuple.

Le flux de migration au sein du commonwealth, l'ancien empire britannique, ayant amené les sounds system dans ses bagages, il est donc logique de les voir proliférer à Londres. Et pour beaucoup, se rendre là-bas est nécessaire pour absorber toutes les composantes du milieu, aller à la source. Quel plaisir de parcourir le carnaval caribéen de Notting Hill entouré des familles écoutant les sélections oldies et en mangeant du jerk chicken. Une expérience à vivre pour tout amateur de musique.
Le support est également très important. Le vinyle est la base, la raison du collectionneur. Allez fouiner dans les caves des shops pour trouver LA pépite afin de la jouer en soirée est vraiment grisant.

Quel est le message des activistes ? All tribes welcome ! Oui, le message prôné est avant tout celui de l'unité pour combattre le racisme et défendre les croyances de chacun dans le respect.
Pour certains, il s'agit d'un moment important dans leur quête de spiritualité. Le courant RASTAFARI est indéniablement associé et son message diffusé au travers des hauts parleurs, un véritable appel à la fraternité dans un monde bien souvent trop divisé.

Être membre d'un sound system, c'est avant toute chose, choisir un mode de vie. Activité énergivore et chronophage, il faut s'investir sérieusement pour développer les connaissances nécessaires à chaque niveau : techniques de sonorisation, branchement électrique, gestion d'un événement... Autant de facettes qui sont nécessaires pour la réalisation d'une soirée. Chacun contribue dans sa tribu avec son savoir.
Car c'est aussi ça que développe cette scène au travers des sélections, une éducation civique et un mémoire d'histoire dans un esprit festif.
Ce sont des militants passionnés qui partagent avec vous la passion qui les anime et cette exposition est là pour retracer cette histoire."
Romain Gislais

Bio : Né à Rennes en 1984, la photographie s’est très vite imposée dans la vie du breton. Une passion débordante pour l’image et un entourage familial impliqué dans la vie artistique ont développé en lui l’envie de créer et de partager. Caméra constamment en main, il commence par la réalisation de reportages photos et vidéos en lançant un webzine sur la scène underground roots & dub dans les années 2000 sous le nom de dancehall-attitude.com. A présent, il photographie pour figer l'instantané au gré de ses parcours et des rencontres.  Membre fondateur du collectif I-Skankers, c'est donc immergé en tant qu'activiste qu'il vous propose son regard sur cette culture alternative. Cette exposition est un extrait de son projet de livre à venir, "Rootikal Tribes", immersion dans la culture sound system.

 

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