2018

LE 106 Allée François Mitterrand • 76100 Rouen
Infoline : 02 32 10 88 60 • info@le106.com

Gratuit

Vernissage le 12 avril à 18:30

Visite du lundi au vendredi de 13h à 19h, les jours de concert de 13h à 18h.

Février 2014, David Delaplace se lance dans un projet fou : rencontrer tous les acteurs marquants de la scène hip-hop hexagonale pour les photographier et les réunir dans un bouquin relatant l’histoire de cette culture. Les pionniers qui se sont battus pour ce mouvement, l’âge d’or qui a rendu le rap populaire, les classiques qui sont devenus les porte-paroles d’une jeunesse, les underground qui dans l’ombre font vibrer des générations et les nouveaux qui renouvellent sans cesse le genre. Pari réussi avec la publication du Visage du Rap. Accompagnant cette sortie, l’exposition nous permettra de découvrir ceux que ce photographe, en osmose avec la communauté  du Rap, a croisés lors de voyages, de tournages, de sessions en studio, de concerts ou lors de rencontres privilégiées.

David Delaplace

Le visage du rap, Éditions Ramsay, 2017.

"J’aime le Hip-Hop. Ma discipline n’est ni la danse ni la musique ou le graff, c’est la photo. Le portrait plus précisément, car selon moi, c’est ce style qui révèle le plus d’émotions. Je voulais rendre hommage à cette culture qui a accompagné mes jeunes années. Alors, j’ai mis mon œil à son service en 2014, lorsque j’ai réalisé qu’on perdait rapidement de vue des artistes qui avaient marqué certaines périodes de nos vies. Un jour, ils ont fait une fresque ou un couplet, un refrain qui a influencé leur art. Et une fois leur pierre portée à l’édifice, les uns travaillaient à en porter une nouvelle quand les autres partaient vers d’autres horizons. Je me suis dit qu’il était nécessaire de réunir tous ces porteurs de pierres dans un livre leur rendant hommage. Lorsque j’ai partagé cette idée avec l’un de mes potes, il a tout de suite compris ma démarche et m’a permis de l’accompagner dès le lendemain à un rendez-vous avec Oxmo Puccino. L’artiste maquettait en studio et il m’a autorisé à le photographier. De là, on est parti rider dans Paris et on a shooté au-dessus du périph’. J’avais l’impression d’être avec un pote de longue date. Oxmo m’a mis à l’aise et a affirmé que si je menais à terme mon projet avec sérieux, ce livre aurait une grande importance dans l’histoire du Hip-Hop. Le projet était lancé. Cette idée aurait pu en rester là, une de plus dans la « to do list » de mes rêves les plus fous, mais avec toutes les difficultés que sa réalisation a comportées, je m’y suis jeté à corps perdu. J’ai shooté tous les jours ces trois dernières années. Après la séance avec Oxmo, j’ai contacté tout mon répertoire : Mac Tyer, Niro, TLF, Dany Dan... Vis-à-vis de tous, la participation d’un artiste tel qu’Oxmo conférait au projet la crédibilité nécessaire pour qu’ils y participent à leur tour. Dès lors, je me suis plongé dans la recherche d’artistes en parcourant tous les magazines, les livres, les vieilles émissions de télé, de radio que je retrouvais. J’ai contacté tous les MC, les journalistes dont je connaissais le travail, par tous les moyens et notamment, les réseaux sociaux. Je demandais à tous ceux que je shootais de me mettre en relation avec ceux qu’ils pouvaient connaître et ainsi de suite. Avec le temps, un chemin s’est dessiné et je n’ai plus eu qu’à le suivre. Cette démarche a impliqué discipline et flexibilité de ma part, car j’ai dû me plier aux plannings de chacun et sur 90 % des shoots de ce livre, je ne connaissais pas les lieux dans lesquels j’allais devoir travailler. J’avais un peu de matériel de lumière dans le coffre de ma voiture. Parfois je l’utilisais, parfois l’appareil seul suffisait. Je me suis toujours adapté aux circonstances avec une seule idée à l’esprit : ramener une bonne photo. Je pense que l’image ne tient que par l’émotion qu’elle dégage au-delà de sa qualité esthétique. Un regard, une expression peuvent « faire » la photo. Par exemple, j’expose assez souvent une photo de Kohndo et d’Egosyst du groupe La Cliqua. Ils se serrent la main. Kohndo m’a révélé par la suite qu’ils se revoyaient pour la première fois depuis dix ans sur ce shooting. Même si je trouve que la photo aurait pu être meilleure techniquement, la force de leur regard est si puissante que l’on ne porte plus attention au reste. Mis à part le cadre ou quelques contrastes, j’ai choisi d’éviter au maximum de retoucher les photos dans ce livre. À l’heure où vous feuillèterez ces images, je serai sur les routes pour partager cette mémoire avec le reste du monde. Au plaisir de vous y rencontrer, peut-être."

David Delaplace
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