
Le nom claque comme un coup de batte sur un ampli : Pogo Car Crash Control. Et si vous avez déjà tendu l’oreille, vous savez que ça ne pardonne pas. En 2022, ce quatuor électrisé envoyait valser les codes avec Fréquence Violence, un album qui bousculait l’héritage punk-grunge hexagonal tout en s’autorisant des échappées plus mélodiques (Cristaux liquides, Recommence à zéro…). Résultat ? Une déflagration brute, incarnée par des lives où la sueur se mêle à l’énergie pure. Passé par la Warzone du Hellfest à deux reprises avant d’être embarqué sur la tournée Warm-up, le groupe a désormais une ambition XXL : enregistrer ses prochains titres aux États-Unis, là où le punk a pris son essor. Et pour ça, ils s’offrent un allié de poids : Jon Markson, producteur chevronné qui a façonné le son de Drug Church et The Story So Far. Autant dire que ça sent déjà la moshpit fever. Accrochez-vous : leur nouveau single "Shallow Time" débarque avec une hargne renouvelée. P3C passe en mode international, et ça risque de faire du bruit.
Bryan’s Magic Tears sort chez Born Bad son quatrième album, ""Smoke and Mirrors". Le groupe parisien, qui soigne sa réputation de fouteurs de merde dilatés de la pupille en démolissant élégamment les compositions en live, va avoir fort à faire avec cette nouvelle série maçonnée en studio avec Marc Portheau, et qui devrait résister à leurs assauts. Encore présente dans leurs derniers disques, 4AM et Vacuum Sealed, la culture garage/noise s’éloigne sans être oubliée. Benjamin Dupont (guitare/chant) collabore avec Lauriane Petit (basse/chant) sur quatre titres, mais c’est en enregistrant chaque instrument qu’il confirme ce coming-out pop. Cet étrange animal est capable de s’enthousiasmer pour le shoegaze pointu tout en confessant un kink inattendu pour Madonna. Bien nommé, ce nouveau disque s’amuse de la musique de stade tout en respectant ses codes. On pourra l’apprécier à des distances diverses. Mais premier degré, oui, c’est comme si Shaun Ryder avait mangé Liam Gallagher, et toute honte bue, ça débite du tube adossé à un mur du son de moins en moins chaotique, tenu par Raphaël Berrichon & Nicolas Boursier (guitares).Le disque est structuré par ce beat shuffle typique des années 90, bi-goût syncopé batterie-boucles avec lequel Bryan flirtait déjà...mais là y’a PACS, il habite dans deux-tiers des titres. Le synthé qui ouvre Crab Kiss se vivra pour certains comme une remontée acide de Born Slippy de Underworld, c’est dire si ça nonante gravement dans ce disque.